Le 9 juillet 2006 immortalisera quoiqu'il arrive et dans le meilleur des cas l'ultime rendez-vous de la carrière de Zinedine Zidane. Le génial meneur de jeu tricolore a déjà tiré sa révérence devant le Real Madrid et s'apprête à prendre un nouveau virage dans sa tournée d'adieu, samedi soir, à l'occasion du match de préparation au Mondial et néanmoins amical contre le Mexique. Un événement qui marquera la 100e sélection de celui qui devint Zizou aux yeux de tous, un soir de juillet 1998, dans cet antre désormais mythique qu'est le Stade de France.
Zidane transperce la cage chypriote. Son dernier but au Stade de France.17 août 1994, six mois jour pour jour après sa nomination au poste de sélectionneur national, Aimé Jacquet révèle à la France celui qui incarnera quatre années plus tard le symbole du football hexagonal. Le diamant est encore brut mais brille déjà de mille feux dans son écrin bleu. Pour son avènement tricolore, Zinedine Zidane se paie le luxe de signer un doublé salvateur pour une équipe de France malmenée à domicile par une République tchèque au potentiel insoupçonné à l'époque (2-2). La légende ne cessera dès lors de s'écrire jusqu'à son point final aujourd'hui imminent.
Car l'étau se resserre sur la plume et les crampons de ce créateur de génie. Samedi, le natif de la Cité phocéenne foulera sa chère pelouse dionysienne drapé de la tunique bleue pour la dernière fois se sa carrière, les deux ultimes échéances amicales avant les hostilités mondialistes se jouant en terres lensoises et stéphanoises. Une révérence fatalement teintée d'émotion et de nostalgie, le Stade de France demeurant dans l'inconscient collectif indissociable du doublé mythique de Zizou face au Brésil lors de la finale de la Coupe du monde 1998 (3-0).
100 bougies pour Zizou
Et si ce soir du 12 juillet 1998 constitue rétrospectivement le point d'orgue de l'œuvre de Zinedine Zidane sur le pré francilien, bon nombre d'autres glorieux souvenirs ont jalonné l'histoire commune de ces deux monuments du ballon rond français. Il faut dire que le Marseillais avait annoncé la couleur d'une collaboration fructueuse dès l'inauguration du vaisseau dionysien, crucifiant le dernier rempart de l'Espagne - premier hôte de l'équipe de France dans son nouveau repère - pour ouvrir l'ère victorieuse des Bleus en cet an de grâce 1998 (1-0, 28 janvier).
Enceinte légendaire de la consécration, le Stade de France fut également celle de la renaissance du mythe sous le maillot estampillé du coq. Véritable messie d'une sélection nationale privée de son phare depuis près d'un an lorsqu'il annonce son retour sous les trois couleurs en août 2005, Zinedine Zidane n'aura pas manqué de soigner sa rentrée à Saint-Denis en octobre dernier, apportant son écot et une réalisation à la victoire convaincante de la France sur Chypre (4-0).
Pour sa dernière sortie devant le public francilien, Zizou aura en outre certainement à cœur de finir en beauté, d'autant qu'il portera à cette occasion la centième cape de sa carrière. Une barre hautement symbolique que seuls Didier Deschamps (103), Lilian Thuram (111) et Marcel Desailly (116) - tous champions du monde - ont franchi à ce jour en équipe de France.
Il s'agira surtout pour le patron de la maison bleue de mener sa formation sur de bons rails avant le périple allemand. Une répétition générale qui ne devra en aucun cas prendre la tournure de la précédente prestation amicale des hommes de Raymond Domenech, face à la Slovaquie en mars dernier (1-2).