p'tite ITW des deux Guinéens de TFC-Sainté (site off de l'ASSE):
28 mars 07
De retour de Gambie, où ils ont remporté avec la Guinée le match éliminatoire de la CAN 2008 (2-0), le Stéphanois Feindouno et le Toulousain Mansaré ont accepté l’interview croisée... en perspective du TFC-ASSE de dimanche 1er avril.
Fodé Mansaré
Milieu – N°7
Né le 3/09/1981 à Conakry (Guinée)
1,75m ; 70 kg
2001-2005 : Montpellier Hérault (L2)
Depuis 2005 : Toulouse FC
http://fodemansare.free.frPascal Feindouno
Attaquant – N°14
Né le 27/02/1981 à Conakry (Guinée)
1,76m ; 69 kg
1998-2001 : Girondins de Bordeaux FC
2001-2002 : Lorient FC
2002-2004 : Girondins de Bordeaux FC
Depuis 2004 : AS Saint-Etienne
http://www.pascalfeindouno.com Fodé, Pascal, le match international victorieux de la Guinée en Gambie (2-0) l’a encore illustré : vous paraissez très proches. Comment vous êtes vous rencontrés ? F.M. : Je connais Pascal depuis tout petit, c’est un ami d’enfance de Conakry (NDLR : la capitale guinéenne). Nous jouions au foot ensemble à l’âge de 14-15 ans. Puis il est parti en France. Il était encore jeune. Il était à Bordeaux quand je suis arrivé ici moi-même, dans le club d’Ajaccio. On est toujours resté en contact, on s’appelle souvent.
P.F. : On se connait depuis tout jeune, avant même de venir en France quand on était encore tous les deux à Conakry. On ne jouait pas dans le même club mais on vivait dans la même ville. Après on a eu la chance de venir en Europe et notre amitié a continué.
Selon vous, qui êtes tous deux internationaux guinéens, quels sont les objectifs et ambitions de l’équipe nationale de Guinée à court et à plus long terme ?F.M. : Ce sont déjà les phases éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Pour le moment, nous ne sommes pas les mieux placés mais il reste des matches à disputer. L’ambition est, bien sûr, de se qualifier. Ce match contre la Gambie est un pas supplémentaire. Nous prenons les matches petit à petit, comme ils viennent. Nous disposons d’une très bonne équipe, avec de très bons jeunes joueurs qui évoluent dans les championnats français et étranger comme l’Angleterre. Il faut seulement que nous continuions à travailler. Le but est de se battre sur le terrain et mouiller le maillot.
P.F. : C’est simple, à chaque Coupe d’Afrique des Nations, qui a lieu tous les 2 ans, l’objectif est d’aller au moins jusqu’en quarts de finale. Après, si la réussite est avec nous, on se battra pour aller le plus loin possible. Mais l’objectif premier est d’atteindre au minimum les quarts lors de chaque CAN.
Vous êtes propriétaire d’un club de football en Guinée. Pourquoi avoir décidé de créer votre propre club ?F.M. : J’ai mon club en Guinée, qui évolue en D1, et celui de Pascal évolue en D2. J’ai fait cela pour aider les gens. J’ai vécu là-bas, j’ai débuté avec ces jeunes et j’ai eu la chance de venir en France, de devenir pro et de m’en sortir. On les aide pour qu’eux aussi puisse faire quelque chose car ils ont la capacité, des possibilités pour jouer au foot, ils sont très bons. Dès qu’on peut les aider, on le fait.
P.F. : En Guinée, beaucoup de clubs utilisent le nom d’un joueur qui évolue en Europe. Ils n’ont pas beaucoup de moyens et veulent ainsi que nous, joueurs, venions les aider à se développer. En fait, c’est leur “stratégie” pour que l’on s’intéresse à eux et pour se développer grâce à notre notoriété. A la base, des amis ont créé un club à Conakry qu’ils ont appelé le “FC Feindouno”. Aujourd’hui, j’en suis le Président et je m’implique autant que je peux.
Etes-vous attentifs à la carrière l’un de l’autre ? Pour vous, quels sont vos points forts et points faibles respectifs, sur un terrain ?F.M. : Je suis Pascal régulièrement. Auparavant, il ne défendait pas, maintenant il défend beaucoup. On en a parlé : le football, aujourd’hui, c’est défendre et attaquer. Il faut se battre comme un lion quand tu es sur le terrain. Pascal est capable de tout faire, il peut changer le match comme il veut, c’est un génie du foot.
P.F. : Moi, je regarde ses matches. C’est normal : quand je vois un compatriote jouer, je suis content. Pour moi, Fodé est un très bon joueur, dynamique, qui, en possession du ballon dribble bien. Par contre, il ne défend pas trop parce qu’il est un peu fainéant (sourire) mais, avec de bons conseils, il peut très vite effacer ce point faible et devenir un grand joueur.
Après une défaite des Toulousains 3-0 à Geoffroy-Guichard, comment abordez-vous ce match retour au Stadium ?F.M. : Lors du match aller à Saint-Etienne, nous nous étions vraiment bien préparés. On partait pour faire un résultat là-bas pour le coach, pour nous, pour les supporters. Ca a mal tourné, on a perdu 3-0, on n’était pas dedans, j’étais vraiment déçu de ce match. Nous sommes passés complètement à travers. Mais c’est du passé et, désormais, il y a une revanche à prendre. Depuis que nous sommes revenus de la trêve hivernale, cela va de mieux en mieux. Il faut continuer à travailler. Nous sommes chez nous, il faut gagner pour nous, pour le public, pour essayer de rester en haut de tableau et pour le coach, c’est important pour tout le groupe.
P.F. : Il a raison : je sais que nous serons attendus de pied ferme là-bas. Au match aller, nous les avions battu 3-0, donc ils voudront prendre leur revanche chez eux à tout prix. En plus, en ce moment, ils sont bien, ils feront tout pour nous battre.
Vous avez la particularité d’avoir évolué avec le même entraîneur, Elie Baup. Que pouvez-vous nous dire sur ce coach ?F.M. : C’est un entraîneur très bien, c’est un père. J’aime bien parler avec lui, il arrive à donner la confiance à certains qui en ont besoin. Si je peux finir ma carrière avec lui, ce sera un grand plaisir.
P.F. : C’est en effet un très bon coach. Il est gentil, attentif, il écoute et discute beaucoup avec ses joueurs. Il est proche d’eux. En un mot, comme dit Fodé, c’est un papa.
Êtes-vous les mêmes dans la vie que sur le terrain ?F.M. : Il est encore plus fou (rires), il rigole tout le temps. Sur le terrain, il est sérieux, il est dans son match.
P.F. : Fodé aussi est différent. Mais c’est normal, c’est comme tous les joueurs : quand tu es sur le terrain, tu es concentré sur le match ou sur l’entraînement.
Par contre, à mon avis, dans la vie de tous les jours comme sur le terrain, c’est un battant. Il joue au foot depuis tout petit, jusqu’à signer professionnel, ça veut donc dire qu’il avait vraiment envie !
Selon vous, lequel d’entre vous est le meilleur dribbleur ?F.M. : C’est lui le meilleur !
P.F. : Lui dribble bien, moi j’essaie (sourire). Mais je ne suis pas un dribbleur, donc, non, c’est lui le meilleur.
A quoi pourrait ressembler le mot de la fin ?F.M. : Tout ce que j’ai à dire à Pascal, c’est que j’ai confiance en lui, je ne doute pas de ses capacités, je sais qu’il peut aller loin s’il travaille. Il n’y a que le travail qui paie, il peut viser encore plus haut !
P.F. : Courage, Fodé. Il ne faut jamais baisser les bras dans le football.